Il n’y a rien de mieux qu’une réunion qui ne dure pas trop vite

Catégories InstitutionÉtiquettes Publié le Le

« Les chiffres du site pour le journal de la veille : le 4-4-2 de Deschamps, 250 000 ; le quart de finale des Bleues au basket, 200 00 ; Pavard et sa dépression, 300 000 ». C’est avec ces chiffres que la réunion de rédaction du journal l’Equipe débute.

Autour d’une table en bois plutôt chic, une quinzaine d’hommes, entre 30 et 50 ans. Seule une femme se tient sur la rangée gauche.

Après une première analyse du journal de la veille reflétant la demande de plus en plus tendancieuse « people », la rédaction prépare le chemin de fer. Ce jargon journalistique désigne une feuille expliquant le déroulement des pages et l’organisation du journal.

Chaque journaliste dispose de sa feuille, la rature, change de place des éléments et prend des notes en débattant autour de l’intérêt des sujets proposés.

« Le plus important, c’est la cover », nous glissera un journaliste en sortant, « il faut attraper le regard vers le kiosque ».

Faire des gros titres, pas trop complexe pour expliquer le sport et les derniers phénomènes d’actualité sportive. Tel est l’essence même du journal l’Équipe, vieux de 76 ans. Son ancêtre, « Auto », était déjà populaire.

Avec une image la plupart du temps poussiéreuse, la rédaction qualifie l’Équipe comme un combat de tous les jours. « On doit garder chaque auditeur, on ne se mouille pas sur le mercato… c’est hyper important d’avoir du recul », nous lance un des journalistes en sortie de réunion. « C’est un mélange d’actualité chaude et d’expertise. »

En bout de table, le chef de rédaction de l’Équipe, en costume, la trentaine, l’air autoritaire et incisif. Il n’hésite pas à aller droit au fait et à reprendre les journalistes pour rappeler la ligne éditoriale. Un travail stressant qui se remarque par ses mouvements de jambes effrénés sous le bureau. « Il n’y a rien de mieux qu’une réunion qui ne dure pas trop vite », nous lance-t-il entre deux mâchées de chewing-gum avant de sortir de la salle en premier après 24 minutes de réunion.

Le pas emboîté par les journalistes pressés d’écrire leurs articles, il s’en ira vers son bureau et claquera la porte. Une réunion de rédaction allant à toute allure, qui se termina aussi vite qu’elle le démarrera au rythme du presse-papier du lendemain matin.

 

Choquart Mattis, Thiyagapalan Loyane

NOTEZ CET ARTICLE : 1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles
Chargement

A découvrir dans la même rubrique