Sophie Arutunian : de journaliste économique à responsable pédagogique

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Journaliste animée par des thématiques telles que la place des femmes dans les médias ou l’esprit critique des jeunes, Sophie Arutunian confie vouloir se saisir de son nouveau poste de responsable pédagogique à l’ISCPA pour transmettre aux étudiants des valeurs chères à ses yeux.

Qu’est ce qui vous a poussé à basculer dans le secteur de la formation après 10 ans de pratique journalistique ?

« J’ai été journaliste en rédaction pendant 10 ans, et j’ai reçu beaucoup de stagiaires. Je me suis rendue compte que ça me plaisait de les former, j’ai toujours pris beaucoup de temps sur mon temps de travail pour m’occuper d’eux… C’est sûrement dû au fait que en sortant du collège j’ai fait des stages assez catastrophiques, les rédacteurs en chef n’étaient pas là, personne ne s’occupait des stagiaires. Je mets donc un point d’honneur à les former et à ce qu’ils ne s’ennuient pas et qu’ils découvrent le métier de journaliste. Par mes engagements associatifs, je me suis retrouvée plusieurs fois devant des classes de collégiens, et je me suis rendue compte que c’est quelque chose qui me plaisait. »

Qu’est ce que cette réorientation représente pour vous?

« Il y a eu un moment dans ma carrière ou je me suis posé des questions sur mon envie de poursuivre le journalisme, parce que j’exerçais ce métier dans des conditions qui ne me convenaient pas même si je trouvais que c’était un métier formidable. À l’issue du confinement quand j’ai vu que l’ISCPA cherchait une responsable pédagogique, j’ai saisie ma chance. C’est vraiment une reconversion pour moi, je n’ai jamais été dans le monde de la formation avant, je suis dans une phase de prise de poste ou j’apprends énormément de choses. Je trouve aussi qu’à mon âge, 35 ans, et après 10 ans dans le même métier c’est bien d’apprendre quelque chose de nouveau. C’est aussi un challenge personnel. »

Que pensez vous pouvoir apporter de plus aux étudiants en journalisme de l’ISCPA?

« On vit une période dans notre métier de journaliste qui est pleine de perturbations et je trouve que trop souvent les jeunes journalistes ne sont pas forcément préparés au métier dans lequel ils arrivent. Les questions d’esprit critique et de la place des femmes dans les médias sont des thématiques que j’ai à coeur de leur transmettre parce que je crois que ce sont des enjeux majeurs de la profession. De plus, dans les écoles de journalisme il n’y a pas toujours de professeurs sensibles à ce type de causes. »

En tant que responsable pédagogique pensez-vous avoir un rôle à jouer dans la lutte féministe au sein de l’école ?

« Depuis mon entrée à l’ISCPA et à chaque fois que je me suis présentée à une promo, j’ai indiqué d’emblée être une personne sensible à la cause des femmes. Ça veut peut-être rien dire pour certains mais pour d’autres ça veut dire que s’il y a quoi que ce soit, elles peuvent venir m’en parler. Si elles ont un problème avec quelqu’un, si elles se sentent harcelées, ou encore si elles ne se sentent pas à leur place du fait d’être une femme, lors d’un stage par exemple, elles savent qu’elles peuvent venir m’en parler. Pour moi c’est déjà énorme. Trop souvent les femmes se disent que ce qui leur arrive n’est pas normal mais ne trouvent pas à qui en parler. Personnellement,  plusieurs fois dans ma vie j’aurais aimé avoir une femme à qui parler que ce soit dans le monde professionnel, en entreprise ou à l’école. J’aimerais aussi éventuellement diffuser un petit guide de l’écriture non-sexiste pour sensibiliser les étudiants et étudiantes. »

Groupe 4

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