Le club de la presse de Lyon : Un endroit d’échange

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Pour cette visite au Club de la Presse, nous avons pu interviewer deux journalistes correspondants pour Le Monde, d’aujourd’hui mais aussi d’hier. En regards croisés, c’est donc Richard Schittly et Claude Régent qui nous ont partagés leurs avis sur le paysage médiatique français d’aujourd’hui.

Qu’est-ce que le club de la presse ?

Le Club de la Presse de Lyon à donc pour ambition d’animer la vie médiatique de Lyon en réunissant les professionnels dans une instance de débat, d’échange. Sa mission est donc de fédérer autour de la profession en stimulant les réseaux professionnels de chacun, mais aussi d’anticiper le journalisme de demain. A ce sujet, les représentants de deux générations de journalistes ont pu nous parler de ce qu’ils voyaient changer sous leurs yeux, et surtout de leurs conseils face aux révolutions qui nous attendent nous, futurs journalistes.

Les besoins du journalisme de demain selon Claude Régent

“Le journalisme de demain sera sauvé par trois choses : la qualité de l’écriture, la rigueur surtout au niveau des sources, et la pertinence des écrits.”

Voici les mots de Claude Régent, journaliste correspondant retraité pour le Monde. “Certains confrères ont tendance à oublier cela aujourd’hui, même si c’est à la racine du métier.” En effet selon lui, le paysage de la presse a beaucoup changé, en plus de s’être précarisé pour le papier : l’information se consommant toujours plus rapidement, les papiers s’écrivent toujours plus vite.

Les journalistes de son époque étaient selon lui moins pris par l’urgence : “le temps de la réflexion se perd”. Cette expression veut tout dire, la presse écrite actuelle perd en qualité. L’information est traitée parfois trop vite, surtout dans le domaine juridique où le temps du jugement n’est parfois même pas attendu.

L’avis de monsieur Schittly

De ce côté là, Mr Schittly adhère: il y a une vraie culture de l’anxiété qui s’installe dans le journalisme actuel, avec la rapidité de l’information et la demande de renseignements digestes et très raccourcis. Celui-ci nous encourage encore plus à garder notre libre arbitre, malgré la pression que peuvent suggérer les liens hiérarchiques parfois, quant il s’agit de faire un papier sur un sujet ou de refuser. “C’est un droit qui se perd mais qui existe toujours, fort heureusement, au Monde”, nous dit-il. A tout prix, il faut donc tenter de garder le même niveau d’exigence d’écriture qu’il y a 40 ans.

“L’information n’est pas une propriété privée, c’est quelque chose qui circule”.

C’est aussi pour conserver ses relations avec les services que le journaliste doit faire attention. D’autres journaux que Le Monde, qui ont moins l’ambition de rester dans le cercle parisien et sont moins intégrés dans la vie de Matignon par exemple, doivent alors d’autant plus faire attention à leurs relations vis à vis du service politique ici.

Il faut faire attention à l’image du journal, bien choisir ses angles et être observateur, “avoir le nez fin” selon lui, de manière à anticiper les réactions et garder de bonnes relations avec tous les services.

De nouveaux formats pour travailler :

Le goût du papier se perd aussi selon Claude Régent: c’est les abonnements en ligne qui permettent encore de financer la presse papier, toujours plus pauvre avec les années, comme les jeunes n’achètent plus le journal.

Après avoir densément parlé de la presse papier, de sa situation et de ses enjeux pour l’avenir, il faut également rappeler que l’apparition de nouveaux outils est en train de tout à fait révolutionner le métier. L’ère des réseaux sociaux encourage donc certes les formats courts, mais aussi la vidéo, et les lives: “Il faut d’autant plus avoir le goût pour les contacts, les croiser, les multiplier” selon Richard Schittly . A la fois pour vérifier ses sources et garder en qualité, mais aussi pour se développer sur Internet, cela devient un élément essentiel à développer.

Une lueur d’espoir

Ce sont sur ces notes d’espoir qu’il serait bon de retenir cette rencontre tout en nuances: la presse se transforme certes, mais “nous ne savons pas ce que les gens attendent, il faut toujours chercher plus loin mais surtout rester dans l’écoute” nous dit Claude Régent. A partir du moment où l’on garde cette approche, l’essence du métier, aucuns changements dans la forme ne viendraient réarranger la profession. Même si il faut maintenant s’adapter à de nouveau médiums de travail, ce n’est pas une qualité qui manque aux journalistes.

Groupe 3 : Oki Dammery Bree – Lily Persoud – Estelle François – Nina-Lou Jacquet – Agathe Meyer – Hugo Hasbroucq – Alexis Blanc – Elliot Radix – Flavien Crozier

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