Prié de quitter son poste de rédacteur en chef à Lyon Capitale, il décide de créer son propre média indépendant, l’Arrière-Cour. Raphaël Ruffier-Fossoul nous explique le rôle de son média dans une société démocratique.
L’Arrière-Cour est un média éphémère lyonnais financé essentiellement par les dons libres des lecteurs. Il est reconnu par la CPPAP comme un média « d’information politique et générale ». Il développe des enquêtes de fond sur la politique locale, publiées sous forme de newsletters hebdomadaires. En 2022, Raphaël Ruffer-Fossoul se donne le défi de créer une revue photographique en collaboration avec une trentaine de photographes. De son nom « Chabe », elle fait référence au terme lyonnais signifiant « regarder ». Cela reflète l’objectif de la revue, qui est d’offrir un regard neuf sur Lyon grâce à des photographies percutantes.
« Le journalisme, une manière de répondre à une société polarisée »
Raphaël Ruffer-Fossoul insiste sur le fait que le journalisme doit servir la démocratie et non la propagande. « Le journalisme est une manière de répondre à une société polarisée qui se scinde de plus en plus ». Il souligne que chaque journaliste se doit de partager les faits sans suivre la ligne éditoriale du média.
Pour Raphaël Ruffer-Fossoul, le rôle du journaliste est d’offrir une information fiable qui permette aux citoyens de comprendre et de débattre, plutôt que de diviser davantage. Les choix éditoriaux ne devraient jamais être orientés par ceux qui apportent des financements ou des dons.
Préserver l’indépendance pour informer
Pour lui, cette mission n’a de sens que si l’indépendance de la ligne éditoriale est garantie. Un journaliste doit rester indépendant et neutre. Cela suppose de replacer les faits au centre du travail, de privilégier la vérification à la communication, et d’accepter parfois de déplaire.
Avec Chabe, Raphaël Ruffer-Fossoul propose un rapport au temps différent : montrer en profondeur à travers la photographie. Une nouvelle façon de faire, qui s’oppose aux images rapides et volatiles des réseaux sociaux.
Raphaël Ruffer-Fossoul offre donc un regard à la fois artistique et narratif sur la ville de Lyon.
« La démocratie a besoin de journalistes et inversement »
« La démocratie a besoin de journalistes et les journalistes ont besoin de démocratie ». En effet, sans presse libre et indépendante, la démocratie se fragilise, et sans démocratie le journalisme ne peut exister pleinement.
L’humour et la critique politique disparaissant peu à peu de l’espace public, le danger d’une forme de censure, subtile ou assumée, menace d’autant plus les journalistes, et par conséquent, les citoyens.
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