Victor Gajan, co-fondateur de l’agence Big Happy, partage sa vision de l’intelligence artificielle dans le secteur de la communication. Pour lui, l’IA n’est ni indispensable, ni un danger, mais complémentaire à l’intelligence humaine.
- Avez-vous déjà eu affaire à un client qui refusait que vous utilisiez l’IA (intelligence artificielle) dans la réalisation de son projet ?
Non, pas vraiment. En général, quand on parle d’intelligence artificielle, les gens pensent à l’IA générative comme ChatGPT. Mais nous, on en utilise très peu. Ce que les clients veulent avant tout, c’est du résultat. Et puis honnêtement, si quelqu’un est contre l’IA, il ne vient pas bosser avec nous.
Après, c’est vrai qu’il y a beaucoup de débats autour de la création. Est-ce qu’on doit utiliser l’IA ou pas ? Nous, on voit ça plutôt comme une aide. Quand on s’en sert, c’est pour la partie exécution ou pour booster la créativité. Dans tous les cas, c’est bénéfique pour le client. Il paie moins cher, le travail est plus rapide et souvent plus qualitatif.
Ce qui compte vraiment, c’est le concept créatif, l’IA, elle, vient surtout nous aider à exécuter. Que tu fasses ton visuel à la main ou que tu demandes à une machine de le faire à partir de ton idée, c’est toujours ton cerveau qui pense et qui imagine.
Là où il y a eu un peu plus de résistance, c’est en interne. Au début, la data et les outils d’IA ont pris du temps à être intégré à l’équipe.
- Selon vous, y a-t-il un aspect de votre métier que l’intelligence artificielle ne pourra jamais remplacer ?
Oui, la capacité a détecté les bons insights à partir de la data (quand il s’agit de choisir les thématiques ou les angles de communication d’une campagne). L’IA devient très performante pour établir des corrélations, elle peut analyser énormément de données et repérer des liens entre elles, mais elle reste limitée quand il s’agit de faire des connexions plus subtiles entre des éléments qui n’ont, à première vue, rien à voir. Le modèle de ChatGPT, par exemple, fonctionne uniquement sur des bases statistique. Il prend une suite de mots et calcule en fonction de probabilités, lequel a le plus de chances de venir ensuite. C’est comme ça qu’il produit ses réponses. Mais au fond, ça reste des chiffres. L’IA n’a ni émotion, ni intuition, ni cette part de créativité que l’humain apporte.
Pour moi, la meilleure combinaison, c’est l’alliance entre l’intelligence humaine et celle de l’intelligence artificielle.
L’IA est un outil qui permet d’aller plus vite et d’explorer de nouvelles pistes. Mais l’intelligence humaine est essentielle pour vérifier ce qui est dit, fait et interpréter.
Groupe 5 ISCPA Toulouse: Mailis – Rose – Amelle – Clément